L’incroyable destin de la peau reconstruite

L’incroyable destin de la peau reconstruite

La recherche est, depuis toujours, au cœur de notre démarche. Nos 21 centres de recherche, situés aux quatre coins du monde, sont dédiés différents domaines de recherche.   A Lyon, au cœur du pôle de compétitivité Lyonbiopôle qui réunit différentes activités pharmaceutiques, se trouve Episkin. Il s’agit d’un centre unique au monde consacré à l’ingénierie tissulaire et à l’évaluation prédictive, leader mondial de production de peaux et muqueuses humaines reconstruites.

Une double aventure

Au début des années 80, une de nos jeunes biologistes réussissait à reconstruire le premier épiderme humain. Depuis, près d’une dizaine de modèles de tissus cutanés plus complexes ont vu le jour dans nos laboratoires : du premier épiderme reconstruit en 1983, puis pigmenté en 1994, à une peau complète (épiderme + derme) en 1986, puis dotée de la fonction immunitaire en 2006, et plus récemment des peaux photo-âgées ou disposant d’un potentiel régénératif modulable en 2007 et enfin des peaux asiatiques en 2010.

Ces modèles tissulaires sont de fabuleux outils pour modéliser différentes fonctions physiologiques de la peau afin de mieux la comprendre, comme par exemple sa capacité à se pigmenter ou à se renouveler. Ce sont aussi de remarquables atouts pour prédire des phénomènes complexes comme l’allergie ou l’irritation cutanée. Enfin ils jouent un rôle clé dans la démonstration de l'efficacité des actifs.

Avec le rachat en 1997 du savoir-faire d’Episkin et la construction d’un bâtiment dédié à la production de ces modèles de tissus reconstruits, c’est aussi une aventure industrielle qui a commencé.Ce centre est le fruit d’un rêve, celui d’être un jour capables de reconstruire la peau humaine afin de prédire l’efficacité et la sécurité pour l’homme.Il est le symbole de notre engagement pionnier pour une beauté éthique et responsable qui est au cœur de nos convictions.

Aujourd’hui, ce centre inauguré en 2011, abrite plus de 75 biologistes sur une surface de 3670 m²de laboratoires - dont 1000 m² de salles blanches, où sont fabriqués les tissus reconstruits. Chaque année, le centre produit environ 100 000 unités de tissus reconstruits et ses plateformes évaluent des milliers de formules et une centaine d’ingrédients. Notre volonté est également de faire en sorte que cette technologie s’exporte à l’étranger, comme en témoigne l’ouverture de notre antenne à Shanghai et plus récemment à Rio de Janeiro.

Nos plateformes de test utilisent en routine la dizaine de modèles de peau et de cornée reconstruites que nous produisons à Lyon pour évaluer en sécurité un millier de formules et une centaine d’ingrédients par an. Nous participons aussi aux validations par les instances européennes et internationales de méthodes alternatives aux tests sur animaux, et 5 de nos modèles ont déjà été validés et ils sont aujourd’hui commercialisés dans le monde entier comme méthodes de remplacement pour tester la corrosivité, la phototoxicité, la génotoxicité, l’irritation cutanée et l’irritation oculaire.

Au service de l’évaluation prédictive

Si l’ingénierie tissulaire est une pièce maîtresse de l’évaluation prédictive, elle n’est cependant pas seule. Pour prédire, il faut aussi maîtriser et combiner des données provenant de la modélisation des molécules, des systèmes experts de toxicologie, des outils mathématiques au service de l’analyse d’image, de l’analyse chimique pour détecter des impuretés à l’échelle de traces, des méthodes d’imagerie comme la microscopie multiphotons qui permet de voir à l’intérieur de la peau sans pratiquer de biopsie, des plateformes robotisées qui font du screening à haut débit, de la microfluidique… Toutes ces technologies génèrent et utilisent des données qui nous permettent de démontrer et d’assurer la sécurité et l’efficacité de nos produits. L’évaluation prédictive ne serait rien sans le patrimoine de données considérable de L’Oréal issu de 100 ans d’innovations cosmétiques. Nous disposons aujourd’hui de données générées sur plusieurs dizaines de milliers de molécules, un trésor qui nous a permis de faire une véritable avancée dans le domaine de l’évaluation prédictive.

L’éthique comme vecteur d’innovation

C’est aussi parce que l’éthique est particulièrement centrale dans notre démarche et dans notre façon d’aborder notre métier que nous avons été amenés à développer à Episkin, ces modèles de peaux humaines reconstruites. En particulier, cette découverte a participé à notre abandon des tests de nos produits finis sur l’animal en 1989, soit quatorze ans avant l’interdiction officielle dans l’Union Européenne, en 2013.