La Fondation L'Oréal et l'UNESCO : 23 ans d'engagement Pour les Femmes et la Science

Le monde a besoin de science et la science a besoin des femmes

   
Selon une nouvelle étude de l’UNESCO sur les femmes en sciences, si le nombre de femmes qui mènent des carrières scientifiques tend à progresser pour atteindre dans le monde un peu plus de 33 % des chercheurs, cette évolution reste trop lente, en particulier en mathématiques, informatique et ingénierie¹.

Seuls 28 % des diplômés en ingénierie et 40 % en informatique sont des femmes².

Plus qu’un enjeu d’égalité, c’est un enjeu global de société quand on sait que la 4^ème révolution industrielle dite « révolution 4.0 » sera portée par ces domaines scientifiques, qui sont justement ceux où les femmes sont les plus absentes.

On constate déjà les biais dangereux engendrés par ce manque d’inclusivité : en intelligence artificielle, où l’on ne dénombre que 22 % de femmes, les algorithmes conduisent fréquemment à des mécanismes de discrimination. Autre perspective alarmante, la surreprésentation de toutes les femmes dans les emplois voués à l’obsolescence : d’ici à 2050, c’est la moitié des professions telles qu’elles existent aujourd’hui dans le monde qui auront disparu, pour 70 % de femmes concernées dans un pays comme le Royaume-Uni.

Il est donc fondamental d’agir en faveur d’une recherche plus inclusive, et d’encourager les jeunes filles à s’orienter vers des carrières scientifiques, auxquelles elles pensent malheureusement encore trop peu : elles sont trois-quarts en Europe à souhaiter trouver un emploi au service d’un monde meilleur, mais seulement 37 % d’entre elles envisagent pour cela de poursuivre une carrière scientifique.

^{2 Source des données : Institut de statistique de l'UNESCO. Les données concernant les diplômés de l'enseignement supérieur couvrent 120 pays. Le taux de 33,3 % des femmes chercheurs est basé sur les données de 107 pays les plus récentes (pour les années 2015-2018).}

« Par ailleurs, cette nouvelle étude montre qu’il ne suffit pas d’attirer les femmes vers une discipline scientifique ou technologique. Nous devons également savoir les retenir, en veillant à ce que leur carrière ne soit pas parsemée d’obstacles et que leurs accomplissements soient reconnus et soutenus par la communauté scientifique internationale. Alors qu’elles représentent 33 % des chercheurs, seules 12 % d’entre elles, en moyenne, sont membres d’académies nationales de science à travers le monde. »

 
Shamila Nair-Bedouelle, Sous-Directrice Générale pour les sciences exactes et naturelles de l’UNESCO